Paul Isidore Etienne CAMUS né le 21 août 1874 à Madonne et Lamerey (Vosges), commune du canton de Dompaire est le fils de :

Charles Etienne CAMUS, ancien élève de l’Ecole Nationale des Eaux et Forêts de Nacy, garde général à Cornimont (Vosges), puis sous-inspecteur des forêts à Nîmes (Gard), et, inspecteur des forêts à Aubenas (Ardèche)

et

Gabrielle Magdeleine FERRY, sans profession, issue d’une famille vosgienne comptant plusieurs notaires, avoués et huissiers de justice.

Paul CAMUS, fils unique, vient jeune à Aubenas en Ardèche, à l’occasion de la nomination de son père comme ingénieur général de l’administration des Eaux et Forêts sise dans cette ville.

Il fait ses études au collège des frères maristes à Aubenas. Bachelier ès Sciences le 23 juillet 1890 (Faculté des Sciences de Montpellier), à l’âge de 16ans, il « monte » à Paris pour préparer le concours de l’école Polytechnique au collège Stanislas. Il intègrera brillamment cette école prestigieuse. Il en sortira diplômé en 1894, à 20 ans, et poursuivra sa carrière militaire à l’école d’Application de l’Artillerie et du Génie de Fontainebleau. Il est apprécié de sa hiérarchie, malgré une aptitude moyenne pour monter les chevaux : « Sérieux, consciencieux; cavalier passable… »

Son père, étant ingénieur général des Eaux et Forêts et ayant en charge toutes les forêts domaniales de l’Ardèche, se rend régulièrement dans la forêt de Bonnefoy et sur la commune de Saint-Martial. C’est ainsi qu’il fera connaissance du maire de cette commune, Joseph-Louis, dit Aimé, HAOND-DUCLAUX, notaire et propriétaire de domaines forestiers avec lequel il nouera des relations amicales.

Paul CAMUS rencontre alors et s’éprend de la fille unique de la famille : Marie HAOND-DUCLAUX. Il tombe alors également amoureux de son magnifique, difficile et mystérieux pays des Boutières.

Il l’épouse le 15 novembre 1899, alors qu’il est Lieutenant au 19ème régiment d’artillerie à Nîmes, où il a été nommé le 1er octobre 1898. Il sera ensuite nommé Lieutenant au 12ème régiment d’artillerie à Hussein Dey (Algérie). Il y fera campagne du 27/01/1900 au 24/02/1901, et son épouse Marie l’accompagnera durant son séjour en Algérie. A son retour en métropole, il est nommé Lieutenant au 5ème régiment d’artillerie à Epinal, et retrouve son cher département des Vosges.

Sa brillante carrière dans l’armée connaîtra un coup d’arrêt en 1905 lorsque, à la mort brutale de son beau-père Joseph-Louis HAOND-DUCLAUX, il demande un congé sans solde de 3 ans. Pendant cette période, il va s’occuper de régler la succession de son beau-père, la cession de l’étude de notaire, et prendre en charge l’administration du domaine HAOND-DUCLAUX à Saint-Martial. A l’issue de ce congé de 3 ans, il donne sa démission de l’armée et entre dans la réserve. Il s’installe à Paris où il va s’engager professionnellement dans la vie des affaires, tout en conservant un contact étroit avec Saint-Martial.

Le conflit de 1914-1918 le voit reprendre du service dans l’armée au grade de capitaine d’artillerie. De 1914 à juin 1916, il servira sur le front, en Champagne, dans les Vosges, dans l’Oise et le Pas de Calais. Il est très bien noté dans ces fonctions : « officier de valeur, commande à la perfection sa section ; dévoué, consciencieux ». Il sera ensuite nommé à Rouen comme directeur de l’instruction du parc d’artillerie, avant d’exercer les mêmes fonctions au parc d’artillerie de Vincennes où il sera démobilisé.

Il sera fait Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur à titre militaire, par décret du 10 novembre 1920 (n° 97456), avec le grade de capitaine. Il réside alors à Paris, 13, boulevard Pereire, XVIIème.

A la fin de la guerre de 1914-1918, Paul CAMUS se plonge dans les archives familiales et se prend de passion pour son pays d’adoption. Il va ainsi décider de se lancer dans la rédaction de l’ouvrage de sa vie :

« Saint-Martial en Boutières et la seigneurie de Fourchades »

Il se rend aux Archives Nationales, dans les bibliothèques, correspond avec de nombreux érudits de l’époque, et recueille patiemment de nombreux témoignages d’habitants de la région qui font de son livre une œuvre incomparable.

Il partage alors son temps entre Paris, Aubenas, et bien sûr Saint-Martial en Ardèche où il prend part activement à la vie quotidienne. Il prend notamment la tête de la section locale de Union Nationale des Combattants qui regroupe tous les anciens combattants de la grande guerre.

En 1913, il participe au congrès international forestier à Paris et rédige une étude sur les reboisements et les maladies du châtaignier en Vivarais ; il est très actif sur les sujets qui intéressent l’ensemble des propriétaires ruraux ardéchois.

Son attachement au village de Saint-Martial le conduit à s’investir dans la vie publique, et il se fait élire pour la première fois en 1929 au conseil municipal de Saint-Martial. Sa liste ayant obtenu le même nombre de voix que celle de son rival, M. Blanc, ce dernier sera élu au bénéfice de l’âge.

Il deviendra maire de la commune aux élections suivantes, au printemps 1935, mandat qu’il exercera jusqu’à sa mort. Auparavant, il est élu en 1931 Conseiller général du canton de St Martin de Valamas (07), en remplacement de M. de Gaillard-Bancel. Il sera brillamment réélu en 1936 et prendra la présidence de la Commission Départementale. Il sera également président du syndicat d’initiative du canton de Saint-Martin de Valamas.

Paul CAMUS est venu tard à la politique avec le seul souci de servir sa petite patrie d’adoption à l’histoire de laquelle il a consacré son ouvrage principal.

Il a fait preuve tout au long de sa vie de ses qualités naturelles : cordialité simple, ténacité, générosité, souci de vérité et d’équité. Profondément croyant, c’était un travailleur infatigable.

Sous une apparence un peu rude, il cachait un cœur généreux et était très attaché au devenir de la terre et des paysans qui y travaillaient. Il avait le sens du service public.

Il mettra toute son énergie dans le développement du canton de Saint-Martin de Valamas, prêtant notamment beaucoup d’attention au développement des voies de communication, ainsi qu’aux activités touristiques. C’est ainsi qu’il participera le 7 août 1932 à l’inauguration de la route reliant Saint-Martial au Gerbier de Jonc, recueillant ainsi les fruits d’un projet lui tenant particulièrement à cœur.

Œuvres :

« Saint-Martial en Boutières et la Seigneurie de Fourchades »

Tome I 1927 _ Tome II 1929 _ Tome III 1935 _ Tome IV 1939 _ Tome V 1943

Prix MAZON attribué en janvier 1939 par l’Académie du Vivarais (Jean RÉGNÉ étant secrétaire perpétuel) au Tome IV.

Prix MAZON attribué ex-æquo au Tome V et à l’Histoire de Privas de REYNIER.

« Un prieur vivarois au XVIIème siècle – Louis de TAUTILHAC » (Revue du Vivarais – 1936)

« Le Grand CHANÉAC »

Sa dernière apparition publique sera pour le congrès de l’UNC à Lamastre, le dimanche précédent son décès.

Il décède brutalement d’une embolie le lundi 4 juillet 1938 à l’âge de 64 ans, étant commandant d’artillerie de réserve, maire de Saint-Martial et conseiller général de l’Ardèche.

Ses obsèques eurent lieu en présence du préfet de l’Ardèche, de ses collègues du conseil général et de tous les maires de la région, entouré de nombreux représentants du clergé.[

Les Boutières, pays retiré, berceau de tant de familles souvent nombreuses, de noblesse, mais surtout paysannes qui ont essaimé, mais qui sont, elles, restées fidèles à leurs racines. Combien d’ardéchois éloignés de leur pays, à l’évocation de certains noms de famille ne peuvent s’empêcher sans nostalgie d’évoquer le pays, et Paul CAMUS nous aide beaucoup à garder ces liens. De nombreuses personnes à l’occasion de la réédition de ces livres nous ont adressé leurs remerciements, mais nous ne sommes que les détenteurs et passeurs de cette si précieuse mémoire patiemment collectée et surtout brillamment mise en forme par Paul CAMUS. Il est incontestable que son érudition a enrichi le pays. Il s’y est entièrement consacré.